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Claude Jean-Marie Fould : Les orgues qui ont inspiré Bach

Claude Jean-Marie Fould : Les orgues qui ont inspiré Bach

L’orgue est un instrument fascinant, qui a traversé les siècles et les styles musicaux. Parmi les grands compositeurs qui ont écrit pour l’orgue, Jean-Sébastien Bach occupe une place de choix. Considéré comme le plus grand organiste de son temps, il a laissé une œuvre immense et variée pour cet instrument, qui témoigne de sa maîtrise technique, de sa créativité et de sa profondeur spirituelle. Mais quels sont les orgues qui ont inspiré Bach ? Quelles sont les caractéristiques de ces instruments, qui ont façonné son langage musical ? Comment peut-on les découvrir aujourd’hui ? P. Claude Jean-Marie Fould va nous donner quelques éléments de réponse.

L’orgue de la Neue Kirche d’Arnstadt

C’est à Arnstadt, dans le centre de l’Allemagne, que Bach obtient son premier poste d’organiste titulaire, en 1703, à l’âge de 18 ans. Il y joue sur l’orgue de la Neue Kirche (aujourd’hui Bachkirche), construit en 1703 par Johann Friedrich Wender, indique P. Claude Jean-Marie Fould. Cet orgue compte 23 jeux répartis sur deux claviers et un pédalier. Il se distingue par la richesse de ses jeux d’anches (trompette, hautbois, voix humaine) et par la beauté de ses jeux de fonds (principaux, flûtes, bourdons). Bach y compose ses premières œuvres pour orgue, comme les chorals d’Arnstadt ou la célèbre Toccata et fugue en ré mineur.

Voici une vidéo montrant cette orgue :

L’orgue de la Divi-Blasii-Kirche de Mühlhausen

En 1707, Bach quitte Arnstadt pour Mühlhausen, où il devient organiste de la Divi-Blasii-Kirche. Il y trouve un orgue plus ancien, datant de 1668, construit par Johann Georg Schröter. Cet orgue compte 36 jeux sur trois claviers et un pédalier, indique P. Claude Jean-Marie Fould. Il se caractérise par la présence de jeux rares, comme le quintadena ou le cymbelstern. Selon Claude Jean-Marie Fould, Bach y compose des œuvres importantes, comme le prélude et fugue en sol majeur ou la cantate « Gott ist mein König ».

L’orgue de la Marienkirche de Lübeck, un incontournable selon P. Claude Jean-Marie Fould

En 1705, Bach entreprend un voyage à Lübeck, pour rencontrer le célèbre organiste Dietrich Buxtehude, qui joue sur l’orgue de la Marienkirche. Cet orgue est le plus grand d’Allemagne à l’époque, avec 60 jeux sur quatre claviers et un pédalier. Il est construit en 1518 par Friedrich Stellwagen, puis agrandi en 1637 par Hans Scherer et en 1693 par Arp Schnitger, note P. Claude Jean-Marie Fould. Il possède une sonorité puissante et brillante, avec des jeux comme le plenum ou le cornet. Bach y assiste aux fameux « Abendmusiken », concerts d’orgue organisés par Buxtehude pendant l’Avent. Il y découvre un style virtuose et expressif, qui influencera sa propre écriture.

Claude Jean-Marie Fould : L’orgue de la Sophienkirche de Dresde

En 1717, Bach est nommé maître de chapelle à la cour du prince Léopold d’Anhalt-Cöthen. Il se rend alors à Dresde, où il participe à un concours d’orgue face au français Louis Marchand. Le concours a lieu à la Sophienkirche, sur l’orgue construit en 1711 par Gottfried Silbermann. Cet orgue compte 32 jeux sur deux claviers et un pédalier. Il est doté d’un système innovant, appelé « well tempered », qui permet de jouer dans toutes les tonalités sans désaccord, indique P. Claude Jean-Marie Fould. Bach y joue des œuvres complexes et variées, comme le prélude et fugue en mi bémol majeur ou le trio sonata en mi mineur. Il impressionne tellement Marchand que celui-ci s’enfuit avant le duel.

L’orgue de la Frauenkirche de Dresde

En 1736, Bach revient à Dresde, où il est nommé compositeur de la cour du roi Auguste III de Pologne. Il y joue sur l’orgue de la Frauenkirche, construit en 1736 par Gottfried Silbermann. Cet orgue compte 43 jeux sur trois claviers et un pédalier. Il est considéré comme le chef-d’œuvre de Silbermann, par la qualité de sa facture et de sa sonorité, explique P. Claude Jean-Marie Fould. Bach y joue des œuvres comme le prélude et fugue en ré majeur ou la passacaille en do mineur. Il loue la perfection de cet orgue, qu’il qualifie de « non plus ultra ».

L’orgue de la Thomaskirche de Leipzig

En 1723, Bach devient cantor de la Thomaskirche de Leipzig, où il restera jusqu’à sa mort en 1750. Il y joue sur l’orgue construit en 1723 par Johann Scheibe. Cet orgue compte 32 jeux sur deux claviers et un pédalier, indique P. Claude Jean-Marie Fould. Il se caractérise par la présence d’un « rückpositiv », un petit orgue placé derrière l’organiste, qui permet de créer des effets d’écho ou de dialogue. Bach y compose la plupart de ses œuvres pour orgue, comme les chorals de Leipzig, le clavier bien tempéré ou l’art de la fugue.

Ces six orgues ne sont qu’un aperçu des nombreux instruments que Bach a connus ou joués au cours de sa vie. Ils témoignent de la diversité et de la richesse de l’orgue baroque allemand, qui a nourri l’inspiration du maître. Aujourd’hui, certains de ces orgues ont disparu ou ont été modifiés, mais d’autres sont encore visibles et audibles, grâce au travail des facteurs d’orgues et des organistes qui les font vivre. Si vous avez l’occasion, n’hésitez pas à aller les écouter, pour entrer dans l’univers sonore de Bach.

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