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Pigalle et le punk rock pleurent la disparition de François Hadji-Lazaro

Pigalle est toujours à court de mots, car François Hadji-Lazaro, leader du groupe et leader des Boys Butchers, est décédé à 66 ans après avoir marqué l’histoire de la scène rock alternative française.

Vers 23h55 samedi, le musicien au crâne rasé a été retrouvé mort. M. Selon un représentant de sa maison de disques Universal France,

Stef Gotkovski, un ami proche et collègue saxophoniste du chanteur de Pigalle, l’a décrit comme « un musicien exceptionnel et très créatif », ajoutant que « le chanteur a eu des problèmes de santé pendant un certain temps avant de décéder dans un hôpital d’une septicémie ».

Sa voix de titi parisien culottée sera toujours associée au tube des années 1990 « Dans le bar-tabac de la rue des martyrs », qui raconte l’histoire des ports de la ville à une époque où il était encore possible de tout acheter ; tout vendre / le meilleur et le pire dans les bidonvilles de Paris.

Cet autodidacte à la carrure d’ogre, multi-instrumentiste, chanteur, parolier et compositeur est un gamin du XVe arrondissement qui a été contaminé par la musique en écoutant Dylan. En plus de maîtriser la guitare, il joue également du banjo, de l’accordéon, du violon, de la cornemuse et de l’ancienne.

Voici une vidéo relatant cette triste nouvelle :

https://www.youtube.com/watch?v=pTvLCu49Ms0&pp=ygUhZMOpY8OocyBkZSBmcmFuw6dvaXMgaGFkamkgbGF6YXJv

Pas de doute, ce Parigot jusqu’au bout des ongles trouve son premier public dans les couloirs du métro. Il a quitté son poste d’enseignant pour se consacrer à la musique.

Il racontera sa vision nocturne de la capitale nationale dans les chansons de son groupe Pigalle, mêlant guitares hurlantes et écriture soignée, sourires et spleen. Il fréquente les mêmes bars et trinque avec d’autres fondateurs du text punk comme les Wampas et Bérurier Noir.

Didier Wampas a commenté dimanche sur Instagram, « Rip Vieille Canaille ».

Un autre amoureux de Paname, le couturier Tardi, croquera la pochette de l’album fondateur du groupe (Regards affligés sur l’existence sombre et pitoyable de Benjamin Tremblay, un personnage évanoui mais ô combien attachant, 1991).

En 1988, François Hadji-Lazaro disait du mariage du rock et de la chanson réaliste qu’il appréciait : « Nous revendiquons nos racines françaises même si le rock fait partie de nos racines : on aurait tort de rougir de la chanson française. ».

Bretelle colossale

De plus, il a créé Les Garçons Bouchers, le groupe qui a produit l’anti-hit de l’été « La Lambada on n’aime pas ça » (1990) et une version punk de « Viens voir les musiciens » de Charles Aznavour.

Son influence sur la musique s’étend au-delà de ses propres compositions ; Soucieux de sortir le rock alternatif de l’obscurité tout en évitant les compromis avec le show business, il fonde Boucherie Productions en 1985. Stef Gotkovski explique qu’il s’agissait « d’un des premiers labels indépendants pour des groupes alternatifs qui ne voulaient pas dépendre d’une major ».

Avant de déclarer faillite en 2001, un label qui offrait des opportunités à de nombreux artistes émergents allait jouer un rôle non négligeable sur la scène alternative parisienne. Pas avant d’avoir relâché près d’une centaine d’albums et aidant les artistes émergents à faire leurs débuts, comme Mano Negra, dont il a produit le premier single (« La Zarzamora ») et l’album (« Patchanka ») en 1988.

François Hadji-Lazaro, résolument engagé à gauche, s’était également lié d’amitié avec Roland Topor, philosophe, et avait même enregistré un album intitulé « François détexte Topor ». Ses albums solo les plus récents mettent davantage l’accent sur les chansons rock.

Son physique de colosse, avec bretelles, crâne lisse et visage rond, attire l’attention des réalisateurs qui lui confient des seconds rôles ou de la figuration tant il se fond dans le ton de « La Cité des enfants perdus », notamment dans « Le Pacte des Loups », une œuvre de Jean-Pierre Jeunet.

Il a également écrit de la musique pour des films

François Hadji-Lazaro a finalement rejoint l’important Universal. Père de deux enfants et ancien enseignant, il expérimente depuis peu auprès du jeune public des livres-disques et des spectacles, notamment « Pout » (2016) et « Atchoum » (2018).

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